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Réforme de la formation professionnelle : vers une formation plus fluide ?

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réforme de la formation professionnelle

En France, une nouvelle réforme législative du cadre de la formation professionnelle a démarré sa phase de mise en œuvre. De nombreux événements factuels comme la monétisation du CPF, le développement des conseils en évolution professionnelle, la refonte du cadre de l’alternance ou la simplification des listes seront mis en place d’ici 2020. Ils dessineront la structure de la formation telle qu’elle sera appelée à devenir. Quelles sont les grandes lignes de cette réforme, du moins au niveau du sens ? A priori, celle-ci implique davantage les acteurs concernés, les apprenants, mais aussi les organisations et leur manière d’envisager les flux de formation. Cet article vous apporte quelques clés pour vous permettre d’appréhender la réforme de la formation professionnelle dans les meilleures conditions.

Impliquer les principaux acteurs concernés

Impliquer davantage les actifs en les rendant autonomes et acteurs de leur projet professionnel semble être un axe prioritaire de la réforme de la formation professionnelle 2019. Est annoncée, en substance, la simplification de l’accès à la formation. Les salariés disposeront ainsi, via une application, d’un accès direct à l’inscription à une formation et à son financement (grâce au compteur individuel CPF). Ils choisiront donc le thème et le moment pour se former « à la demande ». Bel eldorado, qui insuffle à notre imaginaire un effet « open bar » de la formation… mais gare aux déceptions si les choses ne sont pas un minimum canalisées en amont. Le maître mot sera alors : la coopération.


Une indispensable coopération

Cette réforme de la formation professionnelle remet chaque apprenant aux commandes de son parcours de formation. Plus que jamais, dans ce contexte, le salarié devra coopérer avec son entreprise pour plus d’efficacité et une meilleure pertinence de la formation pour les deux parties.


La formation n’est pas un bien de consommation courant. Acheter une formation ne garantit pas l’acquisition de la compétence ni même son application au poste de travail. Pour être efficace, elle ne peut être décorrélée de son environnement. Elle doit être imbriquée dans une logique contextuelle et sortir du réflexe « catalogue ». Le salarié (l’actif) pourra éventuellement être accompagné par un conseiller en évolution professionnelle (CEP), mais cela restera dans une dynamique de plan de carrière et toujours pas sur celle de la stratégie d’apprentissage. Pour ancrer solidement sa formation dans un véritable contexte pertinent, le salarié aura besoin de coopérer non seulement avec l’organisme de formation mais surtout (quand cela sera possible) avec l’entreprise qui l’emploie, ne serait-ce que pour une raison de financement. Le montage financier devra faire intervenir plusieurs acteurs et impliquer directement l’entreprise employant le salarié.


La co-construction des formations

Le pouvoir du salarié ne sera pas de choisir sa formation en toute indépendance mais plutôt d’initier la négociation. Cette réforme incite fortement à la négociation, à la coopération, au développement de projets constructifs où chacun a à y gagner.


De son côté, l’entreprise pourra garantir aux salariés des financements maîtrisés, grâce notamment à :

Réforme de la formation professionnelle : vers plus de fluidité

La réforme s’inscrit dans une réflexion globale du travail et de ses organes productifs. Elle considère la performance de nos entreprises, leur capacité à se moderniser, à entrer dans l’air digitale et à garantir un bon niveau de compétence des actifs. L’instauration dans l’entreprise d’un système de formation plus fluide est essentielle. Le timing annuel qui consiste une fois par an à remonter les besoins de formation puis à les envisager en partie sur l’année suivante dans la consolidation d’un plan de formation ne peut tenir. Entre le moment où le salarié doit être formé et le moment où se déroule la formation, trop de temps s’est écoulé.


Le monde VUCA

Volatil, incertain (Uncertain !), complexe et ambigu… Le monde bouge à toute allure. Les entreprises tentent de suivre ce mouvement afin d’assurer leur pérennité. Mais leur environnement se métamorphose encore plus vite ! Le mouvement devient même continu et perpétuel. La visibilité est bien plus réduite. Les compétences utiles à l’entreprise se dégradent et deviennent alors rapidement moins pertinentes, voire obsolètes. Elles doivent elles-aussi être renouvelées en permanence !


La réforme de la formation professionnelle reconnaît implicitement le lien direct entre le niveau de compétence et la performance, entre la formation et l’efficacité au travail. Une équipe formée individuellement et collectivement est une équipe qui réussit. Et plus la formation sera transmise au bon moment, au bon endroit, à la bonne population, au bon rythme, en fonction des postes et des personnalités, plus la performance de l’entreprise sera au rendez-vous.

Par ailleurs, sont désormais reconnus comme apport pédagogique (sous condition d’une mise en œuvre pédagogique) :

Ce qui est désormais obligatoire, c’est d’obtenir des résultats !

Comment faire pour fluidifier la formation ?

Pour parvenir à construire un modèle de formation fluide, il faut tendre à former tous les jours et tout le monde. Quelques minutes par jour peuvent suffirent mais ce qui compte, essentiellement, c’est l’omniprésence de la formation dans l’entreprise. Chaque situation de travail doit devenir une expérience ou une opportunité d’apprentissage. Mais attention à ne pas aller dans tous les sens ! Pour une formation fluide, il faut mettre l’accent sur la coordination, l’orchestration et le contrôle des acquis ! Cette nouvelle dynamique d’apprentissage modifie en profondeur les stratégies des services de formation. Elle implique davantage le responsable formation qui doit mesurer les résultats d’une action, concevoir des jalons pédagogiques et imaginer des processus d’évaluation.

Les dispositifs de formation et les contenus

Pour créer plus de valeur, il faut engager l’ensemble des parties prenantes. Par exemple, en utilisant un dispositif de formation à distance performant capable non seulement de transmettre mais aussi d’aider les équipes à résoudre ensemble des problèmes au sein même de leur poste de travail. Un tel dispositif place le formateur dans un rôle de coach et le manager dans celui d’un accompagnateur. Attention à la mobilité et à l’accessibilité d’une telle plateforme ! Ne négligez pas la souplesse d’usage. Privilégiez des supports capables d’accompagner vos collaborateurs n’importe où avec ou sans réseau, sur tablette, smartphone ou PC.

La question du flux implique également celle du volume. Prévoyez large. Vous devrez adresser vos programmes de formation massivement et sur une grande échelle. Mais vous devrez aussi être capable de les adapter, de les personnaliser en fonction des métiers, de l’ancienneté, de la maturité au poste, des expériences passées, etc. Exploitez pour cela la puissance des plateformes d’expérience d’apprentissage (LXP) et appuyez-vous sur les 4 leviers de la formation* qui offriront à vos programmes un fort engagement apprenant et une efficacité redoutable.

La réforme de la formation professionnelle 2019 n’est pas à proprement parler un big bang. Elle fait surtout évoluer une certaine vision de la formation – encore un peu archaïque – pour l’ancrer dans les besoins actuels : plus de fluidité, plus de souplesse et des fréquences d’apprentissage plus régulières. Le digital learning semble parfaitement enclin à répondre à ces enjeux. Prônant depuis plusieurs années plus d’agilité, plus de cohérence et de proximité avec l’apprenant et moins de délais entre le besoin et la réponse, il s’intègre parfaitement dans les flux de travail.


NOTES:

*Choisissez les formats cognitifs optimum, personnalisez l’expérience, renforcez l’accompagnement managérial et exploitez la data disponible.